Comme nous l’avons écris avant de diffuser l’intervention
de S Dauvergne sur le même sujet, au delà de nos opinions personnelles, ce blog
se veut un lieu de débat. C'est pourquoi nous nous faisons un devoir et un
plaisir de diffuser les communiqués des partis ou associations quand bien même
nous ne partageons pas leur point de vue. Ainsi,
si nous sommes souvent d'accord avec le Comité Citoyen PCF, tel n'est pas le
cas pour l'agglomération comme nos lecteurs ont pu le comprendre même si le
choix fait par S Weisselberg –l’abstention- nous parait un début. Vous pourrez
donc lire ci-après son 'intervention au conseil municipal sur ce sujet.
L'occasion d'avoir une nouvelle analyse
Intervention de Stéphane
Weisselberg,
Conseiller Municipal Citoyen
Dossier Intercommunalité
Conseil municipal du 26 mai 2009
Mme
le maire, M. le premier adjoint,
Le dossier
nous parvient enfin ou déjà (selon qu’on soit impatient de débattre de
l’intercommunalité ou que l’on considère le processus choisi pour son avènement
comme « une marche forcée »). Mes observations et mes critiques sont
d’ailleurs la synthèse de ces deux sentiments mais j’y reviendrai plus tard
dans mon propos.
En 2005,
lorsque vous avez voulu nous marier de force avec les villes du
Pré-Saint-Gervais, de Bagnolet et des Lilas, nous avons objecté 3 raisons de
nous y opposer :
l’absence de
projet définissant et justifiant un tel regroupement et son corollaire
finalement : l’absence remarquée de concertation avec les populations
concernées.
Le projet de
gouvernance communautaire envisagé.
L’impertinence
du périmètre arrêté pour nous regrouper.
Partons de
cette troisième donnée et du seul changement que vous avez opéré depuis 2005,
qui reprend complètement nos propositions de l’époque :
Nous ne
comprenions pas que nous puissions nous couper des villes qui jouxtent le canal
de l’ourq et la Nationale 3 et avec lesquelles nous avions vocation naturelle à
imaginer un développement économique et un plan global de transport public,
c'est-à-dire Pantin, Bobigny et Noisy-le-Sec. Quel que soit le fait que la
majorité politique d’alors, dans cette dernière ville, était de droite. Car
pour nous, l’intercommunalité n’a pas pour objectif d’asseoir ou de développer
une zone d’influence politique ! Mais bien de donner une valeur ajoutée
aux services rendus aux populations des villes, de créer des solidarités pour
lutter contre les inégalités sociales et territoriales !
Nous sommes
heureux que cette proposition ait été entendue, la prolongeant jusqu’à Bondy.
D’autres
élus, en 2005, évoquaient l’idée de se tourner vers Montreuil, sans avoir
peur d’être « avalé » par une ville de 100 000
habitants. Partant du principe que l’intercommunalité devrait avant tout
mutualiser les ressources pour porter des projets ambitieux et apprendre à
vivre ensemble, il n’y avait pas de raison d’imaginer une concurrence des
territoires où les gros mangeraient les petits. Car ce regroupement
institutionnel, bien qu’il impose des transferts de compétence obligatoires,
n’a pas pour vocation de faire disparaître l’identité des communes ou leur
souveraineté ! Ce ne doit être ni une couche supplémentaire du
« mille feuille », ni une hypertrophie communale.
En tout état
de cause, si c’est ce qu’entend ou qu’entendait le gouvernement dans son projet
de réforme territoriale à travers la commission Balladur et le rapport Blanc,
nous devrions tous nous inquiéter.
Nous sommes
donc satisfaits que Montreuil participe à ce qui sera la plus grosse
agglomération de commune d’Ile de France et la 5ème de notre pays en terme
d’habitants.
Vous aurez
donc compris que je n’aurai pas changé d’opinion sur le principe de
l’intercommunalité avec lequel j’ai des accointances.
Malheureusement,
je n’ai pas changé d’avis non plus sur la façon dont les 9 maires ont engagé le
processus et imaginent le calendrier.
Encore une
fois on prend le problème à l’envers : vous nous dites : créons l’association
de préfiguration et dans les semaines et les mois qui suivront cette décision,
élaborons le projet commun et débattons avec les populations.
Dans un
problème de mathématiques, c’est comme si vous preniez la conclusion pour une
hypothèse de départ. Et l’hypothèse de départ, de mon point de vue, c’est :
« qu’est-ce
que les citoyens des 9 villes ont à gagner à se regrouper ? »
La
conclusion, de votre point de vue et du mien aussi d’ailleurs, devrait
être : tout donc créons l’entité administrative, juridique et politique
dont l’association de préfiguration est une première étape.
Et entre les
deux il y a la démonstration.
Nous nous
devons de convaincre les romainvillois que des zones d’activité économique
d’intérêt communautaire peuvent créer de l’emploi quand les villes seules
peuvent avoir des problèmes d’attractivité liés aux transports, au manque de
réserves foncières ou à une position géographique peu favorable.
Ce serait
par exemple l’occasion de mettre en exergue les 135 OOO emplois (dont
100 000 privés) crées au sein de l’agglomération Plaine Commune et
d’évoquer entre autre le futur projet de Cité Européenne du cinéma de Luc
Besson, à deux pas de la salle Pleyel à Saint-Denis, qui va regrouper sur 6,5
ha toutes les compétences de la chaîne de production cinématographique pour
réaliser un film de A à Z sans quitter le site. Car si le cinéma est un art,
c’est aussi une industrie et ses retombées économiques sont
substantielles !
Alors je me
mets à rêver : Pantin, Romainville, Montreuil : 3 conservatoires de
musique à rayonnement départemental, réputés. Bobigny : Canal 93, une
scène, un lieu de répétitions, de résidence et de concert, de développement des
musiques actuelles. Les Lilas : le triton, une salle privée de concerts et
d’enregistrements (jazz en particulier)…Une sacrée opportunité pour l’industrie
musicale !
Nous nous
devons de convaincre les romainvillois que pour obtenir le prolongement de la
ligne 11, l’arrivée du tramway, le prolongement des lignes et des fréquences de
bus comme les connexions intermodales entre les villes du Sud Est et du Centre
de la Seine-Saint-Denis, nous serons forcément plus crédibles et plus efficaces
à 9 que seul, vis-à-vis de l’Etat et la Région.
Nous nous
devons de convaincre les romainvillois, à l’heure d’une crise du logement sans
précédent, qu’un programme social de l’habitat répartissant les efforts de
construction sur les 9 villes est assurément plus viable à l’échelle
communautaire.
Mais nous
nous devons aussi de convaincre les agents territoriaux que l’évolution de leur
statut se fera par la haut, en soutenant le principe d’un régime indemnitaire
aligné sur le plus favorable des communes (en tout les cas, c’est mon point de
vue).
Sans oublier
d’évoquer la fiscalité, source de beaucoup d’inquiétudes à l’aune de la
disparition de la taxe professionnelle. La dotation générale de fonctionnement
suffira-t-elle à développer les investissements ? Il n’est en effet pas
inutile de rappeler que la cour des comptes a relevé que 78 % des
intercommunalités ont conduit à des dérives financières, ainsi qu’à des fiscalités
additionnelles.
Et ce ne
sont là que quelques exemples en lien avec les compétences obligatoires qu’il
faut aborder avec les romainvillois.
Pour cela,
il faut se doter d’outils démocratiques : je ne pense pas qu’à vos
« fameux » ateliers urbains mais aux conseils de quartier que vous avez
unilatéralement enterrés, Mme le maire ou comme cela se fait à Plaine Commune,
à un conseil de développement rassemblant acteurs associatifs et
institutionnels, chefs d’entreprises et syndicalistes, à l’exception d’élus qui
puisse se saisir de toutes les questions se posant à l’échelle de
l’intercommunalité.
Laissez-moi
vous dire que pour le moment, vous êtes mal partis sur le plan du respect et de
la promotion de la démocratie délégataire comme de la démocratie participative !
Et je vais
vous en donner deux exemples :
Une
conférence de presse des maires, à Romainville le 10 avril où l’ensemble des
élus des 9 villes était convié, à l’exception notable des élus romainvillois de
l’opposition ! Mais on reconnaît bien là votre goût immodéré du débat
contradictoire.
Un refus de
mise à disposition d’une salle, le 20 mai dernier, pour que je puisse organiser
une réunion publique avec Patrick Braouezec, président de Plaine Commune et
Patrick Renaud, président de Roissy, porte de France. Je précise d’ailleurs à
l’assemblée et au public que j’avais également invité Philippe Guglielmi, 1er
adjoint chargé de l’intercommunalité et que je m’étais engagé à ce que cette
réunion ne se fasse pas sur le mode polémique vis-à-vis de la majorité en
place !
Mais cela ne
fait rien, toutes vos tentatives cyniques d’étouffer l’initiative qui ne
viendrait pas de vous seront vouées à l’échec : nous nous réunirons sur le
trottoir s’il le faut !
Enfin, le
processus de concertation (je n’ose pas dire de coélaboration) aurait pu se
terminer par un referendum car la souveraineté populaire doit prévaloir sur un
sujet aussi important. Notamment pour que les gens n’aient pas cette impression
couramment partagée que les lieux de décision s’éloignent plus encore d’eux et
de leurs préoccupations. (L’argument évoqué par les maires selon lequel cela
faisait parti de leurs programmes électoraux en 2008, est spécieux).
Pour le
moment, ce que j’entends, lis et retiens :, c’est que Bertrand Kern, le
maire de Pantin, sera le président de l’agglomération, que Catherine Peyge en
sera la secrétaire, que Dominique Voynet en sera la trésorière, que le siège
sera à Romainville, qu’il y aurait automaticité des maires vices présidents,
que le cumul des mandats est une question tabou, que l’intercommunalité
permettra des économies sur l’achat des illuminations de Noël ou de contracter
plus d’emprunt.
C’est un peu
court, vous ne trouvez pas ?
Alors un
petit effort, s’il vous plaît : donnons nous ensemble les moyens
d’intéresser nos populations à ce qui les regarde : je suis pour le
principe de l’intercommunalité et beaucoup plus circonspect sur la méthode
employée pour la construire !
Au delà de nos opinions personnelles, ce blog se
veut un lieu de débat. C'est pourquoi nous nous faisons un devoir et un plaisir
de diffuser les communiqués des partis ou associations quand bien même nous ne
partageons pas leur point de vue. Ainsi,
si nous sommes souvent d'accord avec le PCF, tel n'est pas du tout le cas pour
l'agglomération comme nos lecteurs ont pu le comprendre. Néanmoins vous lirez
ci-après l'intervention de S Dauvergne au conseil municipal sur ce sujet.
L'occasion d''avoir une opinion différente de la notre
Intervention de Sofia DAUVERGNE
Conseillère Municipale
Présidente du groupe des élus communistes
Conseil Municipal du mercredi 27 mai 2009
Délibération: Création d'une association de préfiguration
–INTERCOMMUNALITE
Il est demandé ce soir au Conseil Municipal par un vote
de décider de l'adhésion de notre ville à une association de préfiguration avec
huit autres villes de notre département et affirmer ainsi notre volonté de
s'engager dans un processus de coopération intercommunale.
Un débat qui en effet n'est pas nouveau au sein de notre
conseil, puisque la 1ère fois que nous avons abordé la problématique d’une
intercommunalité c'était en 2004 avec l'adhésion de notre ville à l'association
de préfiguration d'une intercommunalité à 4.
Et oui, cette délibération a bien été adoptée et cela me
permet de rétablir, une nouvelle fois la vérité. Je vous invite à relire
attentivement les interventions de notre groupe sur ce sujet de 2004 et 2005.
Car en relisant la réponse de Monsieur Gulglielmi, à ma
question orale sur l'intercommunalité, le 25 mars dernier, j'ai pu remarquer
que peu de propos ont été consacrés à la réponse à ma question, mais beaucoup à
des faits erronés et polémiques, et que sur ce terrain, c'est un exercice,
comme vous avez pu le constater, que je me refuse à pratiquer avec vous, M.
GUGLIELMI ou avec qui que ce soit.
Pour en revenir à notre ordre du jour, l'adhésion de la
ville à l'association de préfiguration, l'approbation des statuts, la
désignation de nos représentants, le montant de notre participation.
Nous ne pouvons que regretter, une nouvelle fois, le
procédé et l'absence d'information, après avoir été la seule ville à ne pas
convier ses conseillers municipaux à la conférence de presse du 10 avril
annonçant la création de cette association, nous recevons le projet de
délibération sans les documents obligatoires à la prise de décisions, c'est à
dire le projet de statut et la déclaration commune.
Ce qui malheureusement, et une fois encore, nous oblige à
reporter cette délibération au prochain conseil municipal du mois de juin.
Mais cela ne changera bien évidement pas notre conception
et notre vote concernant la création éventuelle de l'association de
préfiguration.
Nous rappelons que cette association ne doit pas
constituer un acte d'engagement, (ce qui avait été le cas en 2004), ni une mise
en œuvre effective de la communauté d'agglomération.
Mais c'est une mesure qui doit avoir pour objet de lancer
des études, afin de confirmer la pertinence du territoire, ses atouts, ses
évolutions, ses potentiels et il est même signifié dans la note de présentation
qu'elle va permettre aux élus de réfléchir à la question de la gouvernance.
Et bien je souhaiterais rajouter pour ma part que cette
démarche doit avoir avant tout comme objectif absolu, l'appropriation totale
par les citoyens des enjeux et la place déterminante qu'il leur sera consacré.
Car à ce stade de l'élaboration, beaucoup de nos
concitoyens ne mesurent pas l'importance vitale et structurante d'une telle
décision.
Ils se posent des questions, sur la nécessité ou pas d'un
échelon supplémentaire, va t-il réellement servir à la population et aux
communes qui s'engagent dedans ? Quel projet va t’on prioriser et qui en
décidera ?
Nous sommes persuadés que l'intercommunalité ne réglera
pas les problèmes de fonds, emplois, logements, la santé... et la crise dans
laquelle le capitalisme nous a plongés et que nous aurons à poursuivre nos
batailles politiques pour construire une alternative de changement politique et
démocratique dont notre pays a besoin.
Pour autant, avec le développement de la société, au
moment où 93% du territoire fonctionne déjà en intercommunalité, dans notre
département où nous comptons deux intercommunalités, Plaine Commune et la
communauté de communes de l'aéroport du Bourget et où a été annoncée récemment
la création d'une intercommunalité au Nord-Est, au moment où le gouvernement
prive toujours plus les communes de moyens financiers et quand le Grand Paris
se met en place, il n'est pas superflu de se poser la question d'une communauté
d'agglomération solidaire, démocratique, forte, sur un projet partagé et décidé
ensemble.
Et pour se donner toutes les chances de réussite, il faut
bien entendu se poser la question du contenu des projets et du débat
démocratique pour associer toute la population de notre ville et le personnel
communal à la construction du projet communautaire.
Pour cela, je considère que le procédé de concertation
proposé à Romainville, basé uniquement sur la seule modalité de concertation
existante « les ateliers urbains », initiative trop souvent
centralisée géographiquement et thématiquement, ne permet pas à la population
de s’approprier les projets et leurs enjeux, et ne répond pas à l'exigence
d'une dynamique associant l'ensemble de la population.
Notre souhait est de voir une véritable démocratie
participative dotée de moyens importants donnant le pouvoir au citoyen, être
mise en œuvre dans notre ville.
Encore mieux, nous serions les premiers à nous féliciter
de la tenue d’un référendum local sur cette question, ce qui permettrait de
mettre définitivement les Romainvillois au centre du débat.
Car les grands projets nécessitent d'être partagés et
portés par les citoyens pour réussir, et non pas en les subordonnant à des
structures ou des considérations étroites et politiciennes, qui éloignent un
peu plus des lieux de décision.
La crise et la faillite du modèle libéral nous rappelle
qu’on ne peut pas faire de la politique dans le dos des premiers
concernés : les citoyens.
Pour les élus communistes la création de cette communauté
d'agglomération peut constituer un acte démocratique pour renforcer les projets
des villes et bâtir des partenariats nouveaux.
Et c'est parce que cette démarche semble être partagée que
nous voterons favorablement la création de
l'association de préfiguration.
François Delbosc nous écrit : Une chose m'étonne particulièrement. Parmi les nonistes du
referendum sur la constitution européenne, beaucoup nous disaient : "nous
sommes pour l'Europe mais pas celle-ci, nous préférons pas d'Europe à cette Europe
là."
Certains de ceux-ci, lorsqu'il s'agit de l'intercommunalité,
nous disent exactement le contraire, c'est à dire : faisons d'abord l'interco
puis nous verrons après ce qu'on met dedans, "d'évaluer le niveau
d'intégration intercommunale le plus adapté, construire les modalités de
mutualisation des moyens les plus efficients, imaginer les outils de
gouvernance les plus appropriés à la vitalité de nos villes..." (Journal
de Romainville N°104) Quel charabia pompeux, plein de vide.
Cette vacuité de propos masque difficilement le vide du
projet. Toute proportion gardée, cette interco à les mêmes défauts que
l'organisation de l'Europe : ceux qui décident ne sont pas élus pour cela (mais
en Europe on a un parlement).
Les deux groupements représentent des intérêts particuliers,
qui son pays qui sa commune, et par conséquent les décisions sont le résultat
d'eternels compromis, de donnant-donnant, de chantages. Mais qu'on soit d'accord
ou pas, l'Europe est née d'un vrai projet : le marché commun, la suppression
des frontières etc. L'interco elle n'a aucun projet.
Commentaire du blog :
Je fais partie de ceux qui ont voté non à la constitution à la fois parce qu’elle
était basée sur des principes libéraux, anti services publics…. Mais aussi
parce qu’elle étouffait les volontés nationales dans un carcan « quasi
fédéraliste » contraint. Une majorité pouvait décider pour vous. En outre
sans que nous ayons notre mot à dire, l’Europe pouvait estimer que tel ou tel sujet
était de son domaine d’intervention.
L’agglomération pose
effectivement les mêmes problèmes, on retire des compétences aux villes. On a
un conseil communautaire non élu qui décide de ce qui est de son domaine et qui
donc peut être retiré aux conseils municipaux élus. Ca s’appelle l’intérêt
communautaire (cf le journal municipal P7 3eme colonne : « la communauté
d’agglomération…PEUT S’ATTRIBUER » et
cela même si un conseil municipal démocratiquement élu ne le souhaite pas) On
crée une bureaucratie couteuse et jamais évaluée….
Par contre François
Delbosc se trompe dans les mots et c’est ce que veulent les tenants de cette
agglomération. C’est beau d’ailleurs de voir la gauche plurielle se retrouver.
Il confond
intercommunalité et agglomération.
L’intercommunalité
peut être le fruit de décisions volontaires de communes de s’allier sur un
projet particulier. Ici le Trianon avec Noisy, ici une mission locale avec
Montreuil Bagnolet, demain, si on le souhaite, un centre d’information et de
coordination pour les retraités avec Bagnolet et les Lilas…
Il s’agit toujours de
choix qui repose sur la liberté de chaque conseil municipal.
L’agglomération est
une forme bloquée d’intercommunalité, bloquée de par la loi. Et je suis
toujours surpris quand je discute avec des tenants de ce projet d’observer que
bien souvent eux même confondent agglomération et intercommunalité.
Sur le blog alter agglo 93 à lire les propos des élus
communistes de Montreuil et de Bondy autrement après leur abstention aux 2
conseils municipaux concernés sur l'association de préfiguration de
l'agglomération.
Si quelqu'un peut bien me clarifier ce qui est dit je suis preneur.
Je prie de ces personnes de bien vouloir m'excuser mais il me semble qu'à aucun
moment -ou si peu -ils ne posent les vrais problèmes
1) l'agglomération coute plus qu'elle ne rapporte
2) l'agglomération est par essence anti démocratique (c'est la loi)
3) Il n'y a aucun projet dans celle-ci et de toute façon même s'il y en avait
leurs réalités ne viendraient -là aussi de part la loi - que quand
l''agglomération existerait c'est à dire trop tard pour faire marche arrière.
Sans citer la bible et son célèbre «soit chaud ou soit froid si tu es
tiède je te vomirais », il me semble que ces élus restent au milieu du
gué.
On t'il peur qu'on les taxe d'opposants à l'intercommunalité comme régulièrement
je le suis y compris par des personnes membres de l'association alter agglo 93
comme les partisans du non en 2005 se faisaient traiter de chauvins ou populistes ?
En ce qui me concerne clairement oui je suis pour l'intercommunalité de PROJET
mais encore une fois l'agglomération ce n'est pas cela.
C'est l'abandon d'une part de souveraineté des conseils municipaux élus au
profit d'une superstructure couteuse et bureaucratique. Un abandon sans retour
A lire aussi et surtout le compte rendu de la réunion qui a eu lieu à Bondy
avec P Braouzec président de Plaine Commune.
Fort intéressant
P Braouzec confirme ce que je disais -dans mon écrit "pourquoi je suis
contre ce machin"-sur plusieurs points :
- Plaine commune a commencé à voir le jour via un syndicat intercommunal en 85
pour une agglomération ait en 2000
- les dossiers d'agglomération passent en conseil municipal mais...."La
loi n’oblige pas du tout à cela, c’est même le contraire." (sic)
- A propos du dessaisissement que ressentent les habitants, (je cite) «avec des
élus toujours plus lointains, il faut effectivement que les élus soient plus
présents dans les quartiers. Mais il n’y a pas besoin de la communauté d’agglo
pour couper les élus des citoyens, il suffit de rester dans son bureau."
- Par contre P Braouzec affirme que ses capacités d'investissement ont été multipliées
par 2. Chiche, qu'il nous le démontre. Je persiste à estimer que les dépenses
de fonctionnement sont plus fortes à plaine commune qu'aujourdhui dans les
villes du futur machin.
Quant aux exemples d'économies donnés, il faudrait à coté mettre le cout des
cumuls de services entre villes et agglomération.
Voir le rapport de la cour des comptes cité dans mon texte
Enfin
P Braouzec a le mérite de la clarté quand il dit « Concernant le 1000
feuilles, c’est-à-dire la multiplication des institutions, je ne sais pas si
une commune de moins de 500 habitants a encore du sens. Sans doute faudrait-il
regrouper des régions, des départements. Mais il faut prendre le temps
démocratiques pour cela. ».
C’est
exactement ce que nous dit l’Europe (cf là aussi mon texte).
Mais
M. Braouzec, désolé de vous contredire oui une commune de 500 habitants à un
sens dans des départements de campagne si elle comprend une boulangerie un
bureau de poste… Bien sur qu’il faut mutualiser des services avec d’autres,
mais si cette commune disparait cela s’appelle le désert rural.
Quant
à notre future agglomération, il s’agit de ville entre 20 000 et 100 000
habitants, ce n’est pas vraiment la même échelle et je repose la question:
Quelle
pertinence pour ce territoire ?
Quels
projets CONCRETS !!!!! et quels projets CONCRETS qui n’auraient pu être
réalisés sans s’enfermer dans une agglomération?
C'est
avec un très grand intérêt que j'ai lu les extraits de l'interview de
E. Guigou sur le blog des grands champs, relatif à l'intercommunalité.On
sent d'ici la grande spécialiste, celle qui s'est vraiment penchée sur
la question.
Elle nous présente cette opportunité comme pleine
d'économies pour les communes, comme par exemple celles résultant
d'achats groupés. Ceci s'appelle une centrale d'achat. Je voudrais
modestement indiquer à Mme Guigou que la création d'un centrale d'achat
ne nécessite nullement l'intercommunalité avec ses élus indemnisés, ses
attachés de cabinets, ses chefs grands et petits, ses locaux, ses
salles de réunions, j'en passe et des plus couteuses.
Il suffit de
supprimer les différents services achats de nos villes et d'en créer un
en commun, on va dire 40 postes supprimés, 20 de crées, installés dans
des locaux existants. Mais cela ne pourrait être efficace que si les
procédures d'achats sont modifiées, que l'on cesse de voir dans chaque fonctionnaire
un corrompu potentiel et que les élus soient maintenus à l'écart. Cette
idée de regrouper les achats n'est pas nouvelle puisque c'est celle qui
à prévalue à la création de l'UGAP (Union des Groupements d'Achats
Public), qui elle est nationale. Tout cela pour dire que les arguments
de Mme Guigou sont foireux.
Ou
a-t-on vu que les villes font pression sur les bailleurs sociaux pour
baisser les charges ? Les charges dans les HLM à Paris sont-elles si
inférieures à celles de Romainville ? Apparemment elle ignore que les
charges ne se négocient pas mais qu'elles doivent représenter
la vérité des dépenses effectuées. Pour contrôler cela faisons plutôt
confiance aux associations de locataires qu'aux élus locaux.
J'ai été heureux d'apprendre que Noisy achète pour 228 000 euros de guirlandes de Noel par an. Chaque année c'est plus beau !!!
Quelles vont être les conséquences de l'intercommunalité
pour les habitants ?
Par Jean-Claude Oliva
Les questions les plus simples sont souvent les plus difficiles...
Les principaux promoteurs de l'actuel projet d'agglo l'apprennent aujourd'hui
à leurs dépens. Ils ont le plus grand mal à expliquer
clairement l'intérêt pour les habitants de ce « truc
» supplémentaire. Aussi préfèrent-ils dorer
la pillule (avant de la faire avaler ?) que détailler les motivations
véritables de leur projet. Pour preuve, les propos d'Elisabeth Guigou
(que l'on a connu mieux inspirée) dans « iciNoisy »
(N°10 Mai 2009).
Que va changer l'intercommunalité au quotidien ?
Excellente question. Mme Guigou affirme que cela « permettra d'améliorer
les services rendus » (lesquels, comment ?) et « d'effectuer
des économies » (lesquelles, comment ?) Pressentant la perplexité
des uns et le scepticisme des autres, Mme Guigou veut donner des exemples
concrets. « Si neuf villes se regroupent pour négocier
avec les organismes HLM par exemple, on peut espérer une réduction
des charges et une amélioration des services. » Ah, bon ?
Espérons, espérons... Mais puisqu'il s'agit d'aller dans
le concret, allons-y jusqu'au bout. A Bagnolet, par exemple, le principal
organisme HLM est celui de la commune. S'agit-il de le fusionner avec ceux
des autres villes ? Il existe déjà un office départemental
HLM, le gain n'a rien d'automatique, ni d'évident...
Quand Mme Guigou écrit au père Noël
Consciente, sans nul doute, du caractère trop vague de ses propos,
Mme Guigou a soudain une illumination (...de Noël !) « Ou bien
encore en ce qui concerne l'achat d'illuminations de Noël qui représentent
aujourd'hui un investissement de 6€ par habitant. En se rassemblant
pour les acheter en plus grand nombre, nous pourrons obtenir des réductions.
Si celles-ci atteignent l'équivalent d'1€ par habitant, cela
représentera une économie de 38 000€ pour Noisy-le-sec.
»
Allons, allons, Mme Guigou, vous y croyez encore au père Noël,
vous ?
Les Noiséens, eux, y croient, pensez-vous ?
Est-il nécessaire de rappeler encore une fois que les économies
d'échelle n'ont rien d'automatique ?
Un petit exemple. Noisy comme Bagnolet et 140 autres communes, fait
partie du plus grand syndicat des eaux de France (et sans doute d'Europe),
le SEDIF. Et nous payons l'eau la plus chère de France pour ce qui
est des collectivités de plus de 100 000 habitants ! Alors s'agissant
des guirlandes de Noël, comme dirait l'un de vos anciens collègues,
faut-il appeler un mammouth pour chasser les moustiques ?
Bref, le débat ne fait que commencer : faisons confiance à
nos élus pour nous faire rire, si ce n'est pour trouver des arguments
sérieux ! (à suivre)
Hier au conseil pas un mot pas un
débat sur l'agglomération. Silence radio général
Encore moins de vote sur l'adhésion à l'association qui doit la préparer.
Or il y a eu la conférence de presse et l'annonce de la création de cette
association qui a terme devrait déboucher sur la naissance du machin et la
disparition des communes telles que nous les connaissons
aujourd'hui.
Or sur le blog de Gilbert Roger Maire de Bondy on peut lire "Chaque conseil sera amené à délibérer sur ce projet entre le 26 Avril
et le 20 Mai, mais nous y reviendrons." Il ne nous semble pas qu'il y aura un autre conseil à Romainville d'ici là.
Et à Bagnolet dans l'ordre du jour du conseil municipal qui se tenait lui aussi
hier soir, on peut découvrir
Ville de Bagnolet - Département de la Seine Saint-Denis
CONVOCATION DU
CONSEIL MUNICIPALle
29 AVRIL 2009
Séance publique à la
Mairie
Salle des Mariages
à 20
H 30
ORDRE DU JOUR
...
1. DIRECTION GENERALE –Intercommunalité – création de
l'association de préfiguration de la
future communauté d'agglomération
Délibération n°1D'ailleurs une réunion
publique a déjà eu lieu à Bagnolet.
Nous comptons sur l'opposition –comme elle s'y était engagée lors des municipales- pour
exiger un débat populaire large et la tenue d'un référendum.
Et si la majorité
PS/Divers Gauche refusait ce débat, au besoin nous espérons que l'opposition contribuera à l'organiser elle-même.
Ce n'est pas une surprise, mais je suis en plein accord avec
vous sur ce sujet.
On a bien l'impression que ce qui compte pour nos élus, c'est d'abord de mettre
en place la structure, avec les pouvoirs, nominations et avantages y afférant,
pour ensuite envisager ce que pourrait bien être ses missions.
Sur le principe, mettre une couche supplémentaire au mille feuilles
administratif déjà composé de la commune, du département, de la région et en
plus donc de l'intercommunalité, de grand Paris, du Paris métropole, du Paris
des cathédrales (Rouen, Chartres, Reims, Amiens) avec ses cohortes d'agents
(les nouvelles structures fabricant plutôt des chefs), ses rivalités de
compétences semble très dangereux au regard de la pression fiscale que tout
cela va produire.
Les économies d'échelles : elles doivent pouvoir être
quantifiées, combien de personnel en moins dans telle et telle commune par
exemple, et analysées objet par objet. Il est évident, comme vous le dites, que
ces économies d'échelle sont un postulat nullement démontré (comme tout
postulat) ce sont les techniques d'achat et non pas la taille des marchés qui
peuvent faire baisser les prix. La réglementation en ce domaine est
essentiellement destinée à combattre une éventuelle corruption et pas du tout à
diminuer les couts.
Allez voir comment les grandes entreprises de l'automobile, par exemple,
achètent, et vous verrez qu'acheter est un vrai métier avec un vrai savoir
faire.
En résumé, je pense que la procédure pour mettre en place une véritable
association est de définir d'abord les synergies, les domaines de pertinence,
les gains à espérer tant en terme de service qu'en terme de cout, puis de créer
la structure, et pas l'inverse. Il est à mon avis urgent d'attendre que
l'avenir de la région soit défini avant de se lancer dans cette aventure.
(NdR du blog : Je vais encore me faire engueuler sur Romainville à partager l'avis d'un membre du Modem même si je suppose que, comme moi, il parle à titre personnel)
Comme chacun sait, un projet d'agglomération est en
marche. Ce n'est pas un petit sujet et pour nous il mérite un véritable débat
car il engage l'avenir de la ville et des ses habitants. Nous souhaitons aider à ce
débatavecun long texte présentant notre analyse. Nous nous excusons par
avance de cette longueur mais c'est un domaine complexe et contradictoire. Un dernier mot, bien que
membre d'un parti de gauche, je tiens à préciser que ce texte n'engage en
aucune manière ce parti et qu'il n'est que le fruit d'une réflexion
individuelle.
Grosse Agglomération : Pourquoi en tant que citoyen, en tant
qu’homme de gauche, je suis opposé à la naissance de ce « machin » ?
Depuis
quelques mois, bruissaient des rumeurs. Onnous préparait une méga agglomération
« la plus grosse de France » disent fièrement ses concepteurs ; comme si la taille était un gage de qualité,
ce qui se saurait !
Au départcette méga-agglomération -dans le texte
j’utiliserai parfois, pour ne pas répéter, le terme « machin »-comptait
10 villes, puis Rosny s’étant retiré, 9
villes :
Bagnolet, Bobigny, Bondy, Le Prè St Gervais,
Les Lilas, Montreuil, Noisy le Sec, Pantin, Romainville au total 380 000 habitants...
Il
me semble important,dans cette
perspective et surtout eu égard aux
conséquences sur les populations qu’un véritable débat s’engage et non une
simple information rapide, partielle et partiale aux citoyens.
Ma modeste contribution aux
enjeux de ce débat se déroule en 7 parties :
1)Une politique libérale et sociale-démocrate pour
un modèle européen « idéal »
2)L’objet d’une agglomération
3)L’histoire des agglomérations en Ile de
France : Un découpage politique
4)La préhistoire de l’agglomération : un
poste de vice-président sinon rien
5)Les dangers pour la démocratie
6)Quelles améliorations pour la population ?
7)Oui à une coopération intercommunale, mais à
condition que les populations décident
1) Répondre au
modèle européen
Il convient déjà, il me semble, lorsque l’on parle
d’agglomération, de résisterà 2 niveaux
à la pensée dominante :
1er
niveau : la pensée dominante- quand ça l’arrange- veut nous faire croire
que la majorité a toujours raison–si l’on suit ce principe, nous aurions du
aller en Irak avec les américains, puisque la majorité des pays de la
communauté européenne soutenaient l’intervention-En conséquence, comme dans la majorité des
pays d’Europe il y a peu de communes, c’est qu’il y en a trop en France.
2ème
niveau : la pensée majoritaire sait étendre unmanteau de brouillard en essayant de nous
faire croire qu’il faut assimiler le « on est plus fort à plusieurs que
seul » avec le « le plus petit doit être bouffé par le plus
gros »
A ce sujet, citons le
rapport de la cour des comptes de 2005 sur l’intercommunalité :
Le thème du regroupement des communes dans des organisations
administratives d’échelon géographique supérieur n’a pas le même sens en France
et chez la plupart de ses voisins en Europe. Certes, il s’est agi partout, à
l’origine, de remédier à l’émiettement communal, qui empêche ces collectivités
d’avoir la taille nécessaire pour conduire les projets ou assurer les services
nécessaires à la population.
Dans un certain nombre de pays la question a été réglée radicalement et
depuis longtemps. Il en est ainsi au Royaume Uni où la paroisse n’est plus
qu’une institution de quartier depuis plus d’un
siècle et où les structures de gestion territoriale sont en nombre
limité :
il n’existe ainsi que 500 collectivités - comtés, districts - élues en Angleterre
en 1997 avec une autorité territoriale unique dans les villes ; la création du
Conseil du Grand Londres en 1999 fait exceptionet marque un retour à un niveau intercommunal d’administration territoriale,
dans la mesure où ce Conseil se superpose aux 32 « bourgs », dont il est
d’ailleurs en partie dépendant financièrement.
Dans d’autres pays (Allemagne de l’ouest, Belgique, Pays-Bas) des lois
parfois anciennes ont organisé de manière autoritaire des regroupements de
communes, aboutissant à réduire significativement le nombre de celles-ci : par
exemple, depuis la réforme de 1976, la
Belgique ne compte plus que 589 communes pour 10 millionsd’habitants à comparer aux 36 000 communes
pour 62 millions d’habitants en France ; en Allemagne de l’ouest, le nombre de
communes a été ramené dans les années 60 et 70 de plus de 24 000 à environ
8 400.
Or, on a dans cette introduction
la quintessence de l’argumentaire dominant
-« Regardez l’Europe, vous les français vous
avez trop de communes »
-Et je re-cite l’extrait : il s’est agi partout, à l’origine, de
remédier à l’émiettement communal, qui empêche ces collectivités d’avoir la
taille nécessaire pour conduire les projets ou assurer les services nécessaires
à la population.
Personne
ne dit, que chaque village de France est
suffisamment grand pour assurer les services nécessaires à la population, mais
la question qui est oubliée est : doit on collaborer à plusieurs ou
ne plus exister ?
De façon un peu provocatrice, je dirais queje trouve surprenant que la droite et la PS-
les 2 à l’origine des textes sur les intercommunalité- préfèrent les sovkhozes
aux kolkhozes et les kolkhozes aux GAEC.
Par ailleurs, la situation de l’Ile de France est
extrêmement particulière- nous y
reviendrons dans la partie 3- et les problématiques toutes autres.
2)L’objet
d’une agglomération
Le
mieux lorsque l on se pose ce type de questions est d’aller vers les codes en
vigueur. En l’espèce, il s’agit du code général des collectivités
territoriales. Or, que nous dit ce code ?
Pour ceux qui veulent creuser le
sujet, je les renvoie vers le guide
l’intercommunalité, publié par la direction générale des collectivités locales
Il
nous est dit en premier lieu comment et pourquoi créer une communauté
d’agglomération :
La communauté d’agglomération a pour
objet d’associer des communes au sein d’un espace de solidarité en vue
d’élaborer et de conduire ensemble un projet commun de développement urbain et
d’aménagement de leur territoire.
La création d’une communauté
d’agglomération comporte deux phases :
1° la détermination d’un périmètre
pertinent
La communauté est appelée
à organiser l’agglomération, constituant un ensemble structuré autour d’un
bassin d’emploi, possédant une homogénéité économique et sociale.
Le périmètre pertinent recouvre les
communes appartenant à un bassin d’emploi, de vie, une zone de chalandise ou de services.
Il inclut l’ensemble des
espaces constituant un enjeu pour le développement maîtrisé des territoires, au plan de
l’aménagement de l’espace, du développement économique,
ou de la gestion des services publics.
Le périmètre d’une
communauté d’agglomération peut inclure des communes à dominante rurale liées à la ville-centre du
fait des emplois qui y sont offerts, des besoins
qu’elle satisfaiten termes
de culture, d’éducation, de loisirs, des services marchands.
Je serais assez intéressé que
les tenants de cette agglomération m’expliquent en quoi « le machin »
proposé répond à ces critères.Cette
agglomération n’est pas un ensemble structuré. Il n’Il n’y a pas d’homogénéité économique, surtout
au regard des villes proches de l’agglomération (Rosny par exemple) .Le
bassin d’emploi est beaucoup plus large (pour moi la population travaille plus sur
Paris ou sur Marne la Vallée). De même cette agglomération ne recouvre ni une
zone de chalandise ni une zone de services (où allez-vous faire vos
courses ?)...
En
province,où existe une ville centre et
des villes et villages autour, une agglomération, une communauté de commune
peut s’entendre, par exemple Brive et ses environs. Comment gère-t-on le
complexe aquatique ?, les bus ?, la collecte des déchets ?....La
médiathèque doit elle être intercommunale ?
En
Ile de France, où s’arrêtent les limites du territoire cohérent ? A Noisy
et non à Rosny ? A Pantin et pas à Aubervilliers ?
Au-delà
de cet aspect, se pose la question du transfert des compétences,
transferts obligatoires pour certaines, optionnelles pour d’autres. .Il faut
regarder cela en détail :
·Les compétences d’une communauté d’agglomération
– La communauté d’agglomération
exerce de plein droit aux lieu et place des communes membres les compétences
suivantes :
1°) En matière de développement économique : création,
aménagement, entretien et gestion de zones d’activité industrielle,
commerciale, tertiaire, artisanale, touristique, portuaire ou aéroportuaire qui
sont d’intérêt communautaire ; actions de développement économique
d’intérêt communautaire ;
2°) En matière d’aménagement de l’espace communautaire : schéma
directeur et schéma de secteur ; création et réalisation de zones
d’aménagement concerté d’intérêt communautaire ; organisation des
transports urbains au sens du chapitre II du titre II de la loi n° 82-1153 du
30 décembre 1982 d’orientation des transports intérieurs, sous réserve des
dispositions de l’article 46 de cette loi ;
3°) (L. n° 2000-1208 du 13 déc. 2000, art. 64) « En matière
d’équilibre social de l’habitat : programme local de l’habitat ;
politique du logement d’intérêt communautaire ; actions et aides
financières en faveur du logement social d’intérêt communautaire ;
réserves foncières pour la mise en œuvre de la politique communautaire
d’équilibre social de l’habitat ; action, par des opérations d’intérêt
communautaire, en faveur du logement des personnes défavorisées ;
amélioration du parc immobilier bâti d’intérêt communautaire ; »
4°) En matière de politique de la ville dans la communauté :
dispositifs contractuels de développement urbain, de développement local et
d’insertion économique et sociale d’intérêt communautaire ; dispositifs
locaux, d’intérêt communautaire, de prévention de la délinquance.
On remarquera qu’à chaque fois,
on évoque « l’intérêt communautaire ». Il semblerait donc fondamental,
qu’avant de nous amener à marche forcée vers une communauté d’agglomération,
l’on précise ce qu’est concrètement en
chaque domaine ce fameux « intérêt communautaire ».
Par ailleurs puisqu’on sur ce
sujet, il est assez contradictoire que l’on demande d’approuver l’agglomération
avant de fixer le contenu de cet « intérêt » puisque ce n’est qu’après
que celui-ci est déterminé (dans les deux ans) et ce sans que les conseils
municipaux ne donnent leur avis
« S’agissant des communautés
d’agglomération et des communautés urbaines, l’intérêtcommunautaire est défini par l’organe
délibérant de l’EPCI, à la majorité de ses deux tiers
(Respectivement, III de l’article L.
5216-5 et I de l’article L. 5215-20 du CGCT). Les conseils
municipaux ne
participent pas à cette définition. (fiche 3 du guide susmentionné) »
En gros, signez là et faites nous
confiance dirait Ka, le serpent du livre de la Jungle.
Soit
dit en passant, au sujet du transport, le problème de l’intérêt communautaire n’existe
pas puisque, agglomération ou pas, nous dépendons du STIF, qui agit au niveau
régional. Le fait est que sur le « transport » l’existence de l’agglomération est purement
formelle puisqu’il existe d’autres syndicats intercommunaux plus importants que
l’agglomération,- encore plus dans les compétences suivantes. (en gras les
syndicats concernés)
II. – La communauté d’agglomération doit en outre exercer aux lieu et
place des communes au moins trois compétences parmi les cinq suivantes :
1°) Création ou aménagement et entretien de voirie d’intérêt
communautaire ; création ou aménagement et gestion de parcs de
stationnement d’intérêt communautaire ;
2°) Assainissement ; (SIAAP)
3°) Eau ;(SEDIF)
4°) En matière de protection et de mise en valeur de l’environnement et
du cadre de vie : lutte contra la pollution de l’air, lutte contre les
nuisances sonores, élimination et valorisation des déchets des ménages (SYCTOM) et déchets assimilés ou partie de cette compétence dans les conditions
fixées par l’article L. 2224-13 ;
5°) Construction, aménagement, entretien et gestion d’équipements
culturels et sportifs d’intérêt communautaire.
En réalité, le projet
d’agglomération peut prendre deux directions :
-l’une pour la galerie, où on transfère le
minimum, en restreignant la notion d’ « intérêt
communautaire », voire en
transférant des compétences que l’on ne gère
déjà pas. Dans ce cas, quel est alors l’intérêt de cette agglomération, mis à part
celui de distribuer des sièges de
président et de vice-présidents, avec
indemnité à la clef,
-l’autre, où l’on veut vraimentune forme d’intégration des communes –quitte
à ce que celles-ci aient beaucoup moins de rôle- mais dans ce cas, il serait
urgent qu’on nous précise en quoi.
3)L’histoire
des agglomérations en Ile de France : un découpage politique
On
peut de façon forte intéressante,pour
se rendre compte de la réalité,
allersur 2 sites.
On
s’aperçoit que le hasard doit faire sacrément bien les choses. En effet, à la
différence de la province, où les agglomérations comprennent bien souvent des
villes de droite et de gauche, tel n’est pas le cas en Ile de France, encore
aujourd’hui et a fortiori au moment de la création de celles-ci.
Exemple les hauts de Seine
6 Communautés d’agglomération :
Hauts de Seine Arc de Seine, Cœur de Seine, Hauts de Bievres, Mont Valérien,
Val de Seine uniquement des villes de droite
1 Communauté
d’Agglomération : Sud de Seine : uniquement à gauche
D’aucun me diront, c’est normal les Hauts de Seine sont en
majorité à droite. Certes mais il suffit de regarder la carte des
agglomérations pour s’apercevoir que les découpages sont sans doute esthétiques
mais guère logiques.
On peut faire le même exercice pour les
agglomérations du Val de marne (avec pour une, des vicissitudes liées aux
élections de l’an dernier qui fait qu’elle aujourd’hui politiquement mixte), de
l’Essonne…. On m'objectera surement Clichy/Montfermeil mais il faut préciser
qu'un Syndicat Intercommunal existe depuis les années 60 et qu'une Socièté
d'économie mixte lie les 2 villes.
Sauf
à imaginer que c’est pure coïncidence, il faut se rendre à l’évidence, que la
création d’une intercommunalité à fiscalité propre (comme on dit) est
d’avantage l’objet de tractations
politiques au sein de la droite ou de la gauche, afin de sauvegarder ses zones d’influences,
que la prise en compte réelle des intérêts des populations.
Ce
que nous disions sur la réalité des agglomérations en Ile de France ( un
territoire pertinent dans les faits, seulement
à l’échelle de la région,et une existence
de syndicats beaucoup plus importants) est d’ailleurs relevé dans le rapport de la cour des Comptes :
« Le
cas particulier de la région Ile-de-France
La région
Ile-de-France est, de loin, la région la moins couverte par l’intercommunalité
à fiscalité propre. … Plusieurs explications sont traditionnellement avancées
pour expliquer ce retard.
C’est d’abord
le poids de Paris, ville-département de 2,1 millions d’habitants, dont la
coopération avec les autres collectivités de la région est peu
institutionnalisée pour des raisons qui tiennent, notamment, à son histoire
politique et administrative.
Il y a ensuite
la taille démographique moyenne des communes, nettement plus importante dans
cette région que dans le reste de la France, ce qui peut limiter pour les
communes l’intérêt d’un regroupement.
Enfin, de
grands syndicats interdépartementaux et intercommunaux sont en charge de
services publics locaux : STIF pour les transports, SIAAP pour
l’assainissement, SEDIF pour l’eau, SYCTOM pour les déchets, SIPPEREC pour le
haut débit et l’électricité, SIFUREP pour le funéraire. »
Et un peu plus loin….
« Il
convient de noter que la création de nouveaux EPCI dans la région Ile-de-France
n’a pas remis en cause jusqu’ici l’existence des grands syndicats de gestion
des services publics (eau, assainissement,
ordures
ménagères, transports, etc.), car les nouveaux groupements s’y substituent aux
communes, ce qui permet de garder la cohérence régionale souhaitable pour
ces politiques » (NdR : dans ce cas à quoi servent les
agglomérations ?)
4)La
préhistoire de ce projet : un poste de vice président sinon rien
En
général un projet comme cela ne tombe pas du ciel. Il y a un peu plus d’une dizaine d’années, avait
été évoquée une agglomération, au doux nom de cœur du département ;
elle était censée regrouper 13 ou 15
villes autour de Bobigny (une encore plus méga-agglomération ). Après les
élections de 2001 et avec les changements politiques, l’idée avorta. Il faut
dire que l’on cherche encore sa cohérence.
Quelques
années plus tard autour de C Bartolone, qui n’était pas encore Président du
Conseil Général – et peut être parce qu’il ne l’était pas encore - un nouveau
projet plus modeste vit le jour, habillé de l’idée de la proximité avec Paris.
Ce projet regroupait Bagnolet, Les Lilas, Le Pré, Romainville et Pantin. Le
Maire de cette dernière ville, aujourd’hui pressenti pour être le président du
futur projet, se retira en toute transparence, pour bénéficier de la TP qui arrivait sur sa
commune.
Les
4 autres villes demeurèrent et l’idée avançait. Une association de
préfiguration vit le jour et on en était à délibérer sur le périmètre quand,
patatra, à Romainville la majorité se déchira, non pas sur le contenu du projet
- il n’y en avait encore pas- mais sur qui serait vice-président.
On remarquera, voir chapitre
précédent, que les 5 villes étaient de gauche.
Il
me parait évident que si ce projet avait vraiment été utile pour les
populations il n’aurait pas été aussi vite oublié que crée !! (Ou alors
c’est penser que nos élus n’en ont cure).Si personne ne s’en est préoccupé
après l’échec du vote du conseil de Romainville, c’est que tous avaient les yeux rivés, qui sur
les municipales à venir, qui sur les cantonales. Cela prouve le coté purement
théorique de l’utilité de ce genre de structure, qui n’était en réalité encore une fois qu’une
opportunité financière (une DGF majorée) et une opportunité politique.
Les
élections de 2008 furent un « bonheur ». Noisy devint PS (continuité
entre les villes PS de Pantin et Romainville jusqu’à Bondy), Montreuil se
débarrassa d’un personnage qui faisait peur par son caractère, en élisant une verte alliée au PS. Et une
nouvelle idée germa : faire large, trivialement « en avoir une plus
grosse que le voisin » (plaine commune). Au départ Rosny faisait partie de
l’idée mais Rosny est de droite (est ce les autres ? est ce sa
municipalité ? voir encore une fois chapitre précédent).
Aujourd’hui on en est là.
5)Les
dangers pour la démocratie, la proximité
Outre
le fait que le Préfet peut imposer à une commune d’entrer dans une
agglomération, une des caractéristiques de celle-ci, est de transférer le pouvoir à un Conseil
communautaire qui comprends les élus des conseils municipaux désignés par leurs
pairs, mais non élus au suffrage universel.
En
plus, les délégués étant élus par les conseils à la majorité absolue, compte
tenu de la couleur politique des 9 villes, la droite pourrait n’avoir aucun élu
communautaire. Pour tout dire, cela me gène moi, qui prône la proportionnelle.
Une
autre des caractéristiques est que les choix futurs de la communauté
d’agglomération peuvent s’imposer à une ville membre, mais qui ne souhaite pourtant
pas aller plus loin. Pas de règle d’unanimité, mais une règle de majorité qualifiée
Une
troisième caractéristique est de faire à terme des communes, des coquilles vides, où les pouvoirs de décisions, qui engagent la ville dans la durée comme l’
aménagement urbain , la politique de
l’habitat, se décident ailleurs et où
demeurent seulement, la gestion des cartes d’identités, des centres de loisirs
(activités des aides sociales (activités oh combien utiles, mais qui dépendent dans la durée, de la composition de la
population que l’on veut avoir sur son territoire).
Le Maire et le conseil municipal
seraient alors les seuls à pouvoir être
légitimés par un vote populaire, en
devenantdans ce cas, une sorte de super intendant.
Considérant
les deux premières caractéristiques, on pourra me rétorquer qu’à la création de
l’agglomération,les statuts peuvent
prévoir à la fois une proportionnalité et la règle de l’unanimité. Certes, mais
d’une part, ils seraient illégaux. D’autre part, comme de toute façon, pour
modifier les statuts- pour le coup - on applique la loi ; celle-ci n’obligeant
qu’à une majorité qualifiée, un engagement de départ n’aurait aucun caractère
contraignant.
Quant
à sortir d’une communauté d’agglomération, c’est « mission impossible ».
Là aussi, il faut que la majorité des autres villes soit d’accord sur le fait
et cela, à condition de ne pas faire un trou dans la continuité territoriale.
Résumons-nous :
Le Préfet peut faire rentrer une
commune de force, les décisions qui s’imposent à la commune peuvent être des
décisions qu’elle ne souhaite pas, mais que la majorité des autres villes
veulent. L’opposition peut ne pas être
représentée et il est quasiment impossible d’en sortir.
Si ces aspects ne constituent pas
des atteintes au principe même de démocratie et de proximité aux habitants du
pouvoir de décisions, alors je ne sais pas ce que ce principe veut dire.
Il
est d’ailleurs là aussi assez étrange que les mêmes qui hurlent après la
disparition des départements soit ici les tenants de cette spirale.
Voici un extrait du communiqué du
PS après le projet Balladur :
Nous récusons le projet de fusion des élus régionaux et départementaux,
sous le vocable «conseillers territoriaux». Ce projet est dangereux car :
·il
fragiliserait la région en envoyant siéger au Conseil régional les élus des
départements. En supprimant le lien direct avec les électeurs, on diminue
la Région alors qu’il faudrait la renforcer. Les régions ne doivent pas
devenir des fédérations de super-cantons, mais au contraire garder leur
dynamique propre pour un développement économique et aménagement du territoire
cohérent.
·il
priverait les élus départementaux des relations de proximité qui font la force des départements dans leurs
interventions sociales au bénéfice des personnes âgées, handicapées, des
familles, des personnes en situation de précarité.
Pour
l’anecdote, le signataire du communiqué n’est autre qu’Elizabeth Guigou, une
des chantres duprojet d’agglomération
(voir l’article du parisien)
Nous
avons souligné dans le texte de Mme Guigou ce qui nous semble être le propre
même d’une agglomération : suppression du lien direct avec les électeurs,
disparition du lien de proximité.
Pour
en revenir à la démocratie, il est vrai que dans le guide de l’intercommunalité
déjà cité, existe la fiche 320 intitulée élégamment« démocratie et transparence dans les
établissements publics de coopération intercommunale ». Que dit cette
fiche ? RIEN !! Sinon que « Le
législateur a prévu des dispositions destinées à faciliter l’information du
public sur les décisions prises par les organes des EPCI, à l’instar de celles
qui existent au niveau communal. » Ni plus ni moins ! Qu’en est-il de cette
information aujourd’hui dans nos communes ?
6)quelles améliorations pour la population ?
Toutes
ces atteintes au principe constitutionnel de libre administration des
collectivités territoriales, toute cette absence de démocratie pourraient peut
être s’entendre, si l’agglomération apportait un plus dans la
vie des habitants de son territoire, mais hélas rien ne le prouve. Rien ne le
prouve dans l’argumentaire 100 fois ânonné, des économies faites, en
mutualisant les services, une économie qui permettrait une amélioration du
rendu.
Il
en est de l’agglomération, comme de l’Europe, comme de la mondialisation, comme
du libéralisme… Il ne semble n’y avoir besoin de rien prouver. C’est bien,
c’est logique, c’estcomme ça.
Sauf qu’il était logique aussi il
y a 4 siècles que le soleil tourne au tour de la terre et pas l’inverse, sinon
on l’aurait senti sous nos pieds et on se serait retrouvé la tête en bas.
Sauf
que la main invisible du marché nous a mis et pas qu’une fois dans la
crise….Sauf que je n’aime pas les postulats, pas plus que les vérités révélées.
Que la foi fasse croire qu’au moment de la communion il y ala transsubstantiation,
c’est le problème individuel d’un croyant. Que des élus de 9 villes« de gauche » essaient sans
doute de bonne foi –comme le sont les économistes libéraux, dans l’erreur, mais
de bonne foi pour la plupart - de nous faire avaler l’hostie de la pensée
unique et celle du bonheur de l’agglomération -et cela sans un commencement de
début d’argumentaire économique ou social - me gène.
Il
n’y a, à ma connaissance, aucune évaluation qui montre que la situation des
populations en région parisienne,soit
meilleure avec une agglomération. Les 2 seuls rapports un peu complets sont
celui de la cour des comptes, déjà évoqué
et celui du sénateur DALLIER. J’entends déjà hurler. « Pour son
argumentaire, il utilise un rapport d’un sénateur UMP, le même qui prône le
grand Paris regroupant Paris la Seine Saint Denis, les Hauts de Seine, le Val
de Marne. » Croyez bien ami hurleur que j’utiliserais bien volontiers les
résultats d’évaluation effectuées par des professionnels, mais je n’en ai pas
trouvées. Ce qui est sur c’est que les deux rapports sont d’accord pour pointer
un phénomène : la montée du bureaucratisme
Comme
le disait justement C Bartolone le 25 février 2000 dans une intervention :
« En
ce qui concerne l'articulation des compétences de la ville et de
l’agglomération au sein des contrats de ville, Claude Bartolone répond qu'il
faut éviter de mettre en place "des "super techniciens" ou des
élus d’agglomération, dont les préoccupations se limiteraient à des projets
d’infrastructures ou de transports, car ce serait se couper du terrain. Cela ne
nous permettrait pas de mettre en place des actions pour que les gens se
sentent bien dans leur quartier et aient également l’envie d’en sortir »
Malheureusement
ce n’est pas forcement ce qui s’est passé.
Constat de la cour des comptes :
Le
développement de la nouvelle intercommunalité connaît une phase de montée en
charge au cours de laquelle les dépenses supplémentaires peuvent masquer les
économies qu’entraîne une
rationalisation
de l’organisation des services publics. Un quart des 32 observations en matière
d’évaluation qui ont été relevées dans l’échantillon de l’enquête des
juridictions financières (tous secteurs d’activités confondus), prend la forme
d’un bilan coût-avantage contrasté, tandis que 41 % se limitent à constater la
hausse des coûts, pour 22 % qui identifient des économies d’échelles avérées.
En
langage non bureaucratique, il n’y a que 22% des intercommunalités pour
lesquelles on a pu prouver que l‘on avait réussià faire des économies en se regroupant.
Toujours la cour des comptes dans
sa conclusion générale
L’impact de la
réforme en termes de mutualisation des moyens, d’économies d’échelle ou de
nouveaux services rendus n’apparaît pas de manière flagrante, même si l’on
trouve des exemples en ce sens et s’il n’apparaît pas, pour l’instant, de
dérive financière globale des ensembles consolidés.
« Qu’en termes galants ces
choses là sont mises » fait dire Molière à Tartuffe
Voici
le constat du Senat après le rapport du Sénateur DALLIER
« les EPCI à fiscalité propre ont très souvent préféré recruter un
personnel nouveau et jeune plutôt que de prendre des agents communaux plus âgés
et peu disposés à voir leurs tâches évoluer. Les EPCI à fiscalité propre ont
également opté pour un plus fort encadrement ce qui suppose un coût plus élevé.
Enfin, les EPCI ont aligné vers le haut les régimes statutaires et
indemnitaires quand ils ont reçu des personnels communaux, sans doute afin de
les convaincre de rejoindre l'EPCI. Il faut noter aussi la progression des
échelles et des barèmes en fonction de la population : l'importance
démographique de certains EPCI conduit automatiquement à des indemnités
meilleures pour le personnel comme pour l'exécutif. A ce propos, votre rapporteur tient à faire
remarquer que le développement de l'intercommunalité a conduit à une inflation
indemnitaire au profit des élus locaux qui n'est plus défendable.
Le cumul des présidences et des vice-présidences d'EPCI (beaucoup trop
nombreuses) devra, à l'avenir, être limité. »(NdR : le gras n’est pas de moi mais
figure à l’origine dans le rapport)
Quel
intérêt alors pour la population ? On pourrait même arriver à argumenter
que cela aggravera les problèmes.
Prenons le taux de chômage ( avec
comme source Le Parisien) :
-moyenne plaine commune : 21,59,
-moyenne des 9 villes du « machin »
(l’ex future agglomération si j’arrive à mes fins) :16,92 (et même en
enlevant Montreuil qui a des chiffres plus anciens et plus faibles, on arrive à
17,72
Veut-on augmenter le chômage sur
nos villes ? Créons une agglomération
Prenons les actes délictueux
(pour être précis les faits constatés) et le taux de criminalité
-Sur Plaine commune 120 faits
constatés pour 1000 habitants
- Pour « le machin » :
90 pour 1000 habitants
Veut-on augmenter la
délinquance ? Créons une agglomération
Et je pourrais continuer avec le
revenu par habitants, le nombre de bénéficiaires du RSA…
Bien
sur, je suis parfaitement conscient que le contexte et les difficultés de
Plaine Commune ne sont pas les nôtres ; bien sur, je ne pense nullement
que la gestion de cette agglomération a conduit aux problèmes rencontrés ;
bien sur, je ne pense pas que « le machin » projeté provoquera cela…du moins je l’espère. Ce que je veux prouver pourtant en poussant le « bouchon », c’est
que ses tenants sont dans l’incapacité d’amener un seul argument précis.
Plus
grave, avec les moyens que je dispose, à savoir les sites des villes, des
agglomérations, des comptes des collectivités, je me suis essayé à calculer la
moyenne des dépenses de fonctionnement par habitant sur plaine commune
(en additionnant les dépenses de fonctionnement des villes avec celles de
l’agglomération en y retirant ce qui est reversé aux villes) et à faire le même
exercice pour « le Machin »
Résultats :
-Dépenses de fonctionnement par
habitant pour Plaine Commune : 1 841 € par habitant
-Dépenses de fonctionnement par
habitant pour « le machin « : 1 700€ par habitant
Il y a-t-il vraiment tant de
services supplémentaires à Plaine Commune qui justifient cet écart 141€?
Bien
évidement je peux entendre que mes
chiffres soient inexacts -si on me le montre- ayant calculé avec les modestes
outils dont je dispose. Mais je m’étonne, de toute façon, que dans cet argumentaire
inexistant, les services financiers des 9 villes n’aient pas fait le même exercice
(fiable pour le coup) ou, si ils l’ont fait ne l’ait pas rendu public. Je tiens
à disposition les tableaux excel qui m’ont servipour la délinquance le chômage ou les
dépenses de fonctionnement.
Face
à cet écart, on me dira qu’il existe une
dotation d’Etat spéciale agglomération (environ 43€ par habitant). Ces
43 € ne rattrapent pas l’écart. Et que ceux qui pensent que l’Etat va continuer
longtemps à la verser lève le doigt ? Je leur amènerai un cadeau dans leur
petit soulier le 25 décembre
Je
sais avoir été un peu technique et un peu long, mais encore une fois, quand on
s’engage dans une agglomération, l’on n’en sort pas et il me semble que le
sujet méritait d’être clairement et précisément posé
Conclusion : Oui à une coopération intercommunale souhaitée !
Mais aujourd’huique les populations
décident
Un
choix qui engage 400 000 habitants, ne peut se faire comme cela entre la
poire et le fromage, entre une réunion publique (avec 100 ? 200
personnes ?)et une conférence de
presse.
En tant que citoyen je ne peux
faire comme si ce choix n’existait pas et comme si de surcroit, les
municipalités ne faisaient pas tout pour qu’il se fasse en catimini et en
précipitation.
Il
est quand même assez hallucinant de constater, que l’on va demander aux
conseils municipaux des 9 villes concernées de délibérer dans 15 jours, pour
une association de préfiguration pour une décision finale sur l’agglomération en
novembre. Vacances de Pâques pour commencer, grandes vacances ensuite, le temps
des discussions avec la population, le temps de conception des dossiers communs
va être singulièrement bref. On voudrait mettre les habitants devant le fait
accompli il me semble que l’on ne s’y prendrait pas autrement.
En
ce qui me concerne, ma position est claire,
1)obtenir un referendum dans chaque ville
2)et une fois obtenu, voter non à ce referendum (au moins dans
l’état actuel de mes informations sur le projet)
Pour
le referendum, je ne suis pas seul. Une association – dont bien sur je ne suis
pas membre- s’est crée « alter agglo 93 » et j’invite chaque lecteur
à vérifier, si par hasard sur les programmes des listes présentes aux
municipales, il n’était pas prévu, pour certaines, la validation d’un tel
projet par la voie populaire. Il est vrai que parfois, la mémoire est courte.
Je
souhaite et c’est l’objet de ce texte que chacun s’exprime. Cela me semble
cohérent avec le souhait communément exprimé d’associer les citoyens. Pour le
reste, j’ai conscience qu’une position commune sera plus compliquée.
Pour
terminer, je rappellerais simplement aussi que l’agglomération n’est pas la
seule forme de coopération intercommunale. La ville où j’habite coopère avec
Noisy pour un cinéma via un SIVU, avec Bagnolet, Montreuil, Noisy pour une
mission locale. Pantin le Pré et les Lilas ont un PLIE (plan local pour
l’insertion et pour l’emploi). Nous avions rêvé d’un CLIC (centre local
information et de coordination pour les retraités)….
Alors
pourquoi ne pas laisser le temps au temps, et développer des coopérations
souples et variables suivant les besoins et les intérêts des habitants de nos
communes ? Pourquoi cette précipitation ? Ne devrait on pas se
rappeler que Plaine Commune, toujours citée en exemple, a mis 15 ans pour se
créer après que St Denis, St Ouen et Aubervilliers aient crées le 9 octobre
1985 un syndicat intercommunal, « Plaine Renaissance ».Pourquoi
cette hâte ?
Bruno
Bellegarde (habitant Romainville)
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Un referendum pour que les citoyens donnent leurs avis
un site réservé au débat sur l'agglomération, Pantin Romainville, Montreuil et consorts (reprise des articles de Romainville Perception sur ce thème)